Rumeurs & rumorologie

Pascal Froissart

CELSA (Sorbonne Université), GRIPIC & CNRS

 Résumé

L'effet Internet sur la rumeur s'analyse de deux manières: d'une part, Internet accélère la diffusion des rumeurs (qui sont plus rapides, plus nombreuses); d'autre part, Internet ralentit la diffusion des rumeurs, car ces dernières se heurtent à de nombreux sites de référence qui obtiennent des audiences impressionnantes. Ces sites de référence sont mal étudiés, et il s'agit ici d'en dresser le portrait: émergeant peu à peu au milieu des années 1990, ils sont pour la plupart conçus et dirigés par des bénévoles qui dépensent une énergie formidable à collecter et "normer" les récits du Net. On analysera les précurseurs (AFU, 1991), les populaires (CIAC, 1995; Snopes, 1997) ainsi qu'une série de répliques (Urbanlegends.about.com, 1997; Truthorfiction.com, 1998; Hoaxbuster.com, 2000). Puis on conclura sur quelques interrogations que suscitent ces sites de référence sans moyens et sans méthode.

 Abstract

Internet provokes a double effect on rumors: it lets diffuse it more than ever and, in the same time, gives the power to control the occurrence of a suspected rumor. In this aim, some specialized or "reference websites" are available on the Net. The text of this communication presents some of them: the first one, AFU in 1991, was the FAQ of the newsgroup alt.folklore.urban. Thereafter were hoaxbusters.CIAC.org (1995) and Snopes.com (1997), and a couple of "sequels" (Urbanlegends.about.com, 1997; Truthorfiction.com, 1998; Hoaxbuster.com, 2000). Finally, some questions will arouse from the fact that none of these websites seem to have any means of investigation, neither any routine method.

 Source

Texte présenté à la Première conférence internationale francophone en Sciences de l’information et de la communication (CIFSIC), du 28 juin au 2 juillet 2003, à l’Université de Bucarest. Publication des Actes à venir.
 
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