Rumeurs et rumorologie

Pascal Froissart

CELSA (Sorbonne Université) & GRIPIC

L’invention du fact-checking. Résumé

Invention du fact-checking, par P. Froissart, aux PUF[Livre] 2024. L’invention du fact-checking. Enquête sur la “Clinique des rumeurs”, Boston, 1942-1943. Paris : Presses universitaires de France, 344 pages. [pdf intro + chap. 1 en pdf]

Voici la 4e de couverture, rédigée par l'éditeur : « L’histoire commence à Boston, en pleine guerre, avec une poignée de personnages inattendus: un professeur de l’université Harvard, un de ses étudiants, des journalistes... Bille en tête, ils se lancent dans la lutte contre les rumeurs de guerre et créent une rubrique hebdomadaire de fact-checking dans le quotidien The Boston Herald.
Chaque semaine à partir du 1er mars 1942, une demi-douzaine de rumeurs sont décortiquées et démenties, à grand renfort de noms ronflants et d’images rassurantes. Une armée de mouchards est discrètement mise en place pour remonter les récits litigieux, les moyens de l’État du Massachusetts sont mobilisés, et soudain la notoriété de la chronique intitulée « The Rumor Clinic » prend de l’ampleur. Celle-ci fait les honneurs des actualités filmées, de la radio, et de la presse en général. Pourtant, quelques mois plus tard, en 1943, la rubrique disparait brutalement et il ne reste bientôt plus que les spécialistes des rumeurs pour s’en souvenir. Il faut alors se pencher sur les archives des services secrets américains pour comprendre ce que la fin de la Rumor Clinic leur doit. On ne touche pas sans risque à la question du démenti médiatique, source première de diffusion de ce que l’on veut cacher...
Pascal Froissart retrace ainsi une histoire inédite, qui nous plonge dans les débuts d’une pratique devenue courante aujourd’hui : le fact-checking, posant ainsi la question de la vérité journalistique. »


Abstract

The story begins in Boston, Mass., amidst the turmoil of World War II, with an ensemble of unlikely characters: a Harvard University professor, one of his students, a few journalists. Fearless and above reproach, they embark on a campaign against war rumors, establishing a weekly fact-checking column in The Boston Herald. Starting March 1, 1942, they debunked and disproved half a dozen rumors each week, with the support of trusted names and reassuring images. A discreet network of informants emerges surreptitiously to trace contentious narratives, mobilizing Massachusetts state resources. Quickly, the column, titled “The Rumor Clinic,” gains widespread notoriety, garnering attention in film newsreels, radio, and the press at large. Yet, by 1943, the column vanishes suddenly, soon fading from memory except among rumor specialists. To uncover the mystery behind the Rumor Clinic's disappearance, one must delve into the archives of the U.S. intelligence services, for challenging media misinformation is not without risk—it often serves to propagate what one wishes to conceal. Pascal Froissart unfolds an unpublished story here, bringing us to the early days of a practice that has become commonplace today: fact-checking, and with it, the question of journalistic truth.

Pascal Froissart, enseignant-chercheur (e-mail: pascal.froissart@sorbonne-universite.fr§). Enseignant au CELSA Sorbonne Université – École des hautes études en sciences de l'information et de la communication. 77, rue de Villiers. 92200 Neuilly-sur-Seine). Tél.: +33 (0) ‭146 437 644‬) et chercheur au GRIPIC Sorbonne Université – Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication (UR nº1498)