Résumé
La rumeur semble se prêter dévidence au thème
de la mondialisation, dans un sens géographique tout du moins :
grâce aux réseaux électroniques qui strient la planète,
on imagine volontiers une « rumeur mondialisée »,
sans substrat culturel, ni stratification sociale, ni enjeu. Mieux,
le concept de "rumeur", appuyé sur celui de "masse",
semble donner corps à lambiguïté dune
idéologie mondialiste qui fait des citoyens de tout pays une
nouvelle masse indifférenciée (plus de libre arbitre chez
les consommateurs, chez les acteurs politiques, chez les créateurs !
semble chanter le chur). De nombreux exemples issus du monde des
"rumorologues" donnent raison à cette thèse :
les chaînes de lettre franchissent les frontières et les
langues ; le marquage linguistique des pages Internet paraît
évoluer de conserve, quelles que soient les langues, comme sil
existait une « actualité mondiale » ;
une sorte de socle commun peut même être distingué
à certaines rumeurs, anciennes ou nouvelles. En contrepoint néanmoins,
que ce soit pour laffaire des « rétrécisseurs
de sexe » ou du « monstre mi-singe mi-homme »,
les exemples de rumeurs confinées à des aires culturelles
malgré leur immense médiatisation viennent rappeler quil
ne suffit pas de connaître une histoire pour la faire circuler,
ni pour a fortiori y croire.
Abstract
The theme of the congress was something like "globalization and
communication." Therefore the rumor seemed to be the perfect object
to fit. I tried first to convince that, yes, the rumor ignores all boundaries:
linguistic ones (chain letters are translated with celerity), national
ones (no matter if the Quebec citizenship differs from the French one),
etc. In a second movement, I have shown that, even if rumors are sometimes
widely diffused (by media, in particular), they remain confined in some
"thematic areas": "rumeur du chien" in West Africa,
rumor of Sex Stealers in Africa, Monkey Man in India, etc. The result
of this paper was in definitive that -- contrary to its predefinition
-- rumor is not a media without boundary!
Source
Froissart, Pascal, 2004 : 589-599. Questionner l'internationalisation.
Cultures, acteurs, organisations, machines. Paris : SFSIC,
734 pages.
|
>>> Texte en "pdf"...
[472 Ko] pour consultation avec le logiciel gratuit Acrobat Reader
>>> Texte en "html"...
[62 Ko] pour consultation avec un logiciel de navigation

|